Discours du papa de la mariée
Ma Lucie, Cher Jean Christophe.
Pour nous, c’est le 3eme mariage, et c’est avec toujours avec autant d’émotion : on ne s’habitue pas. Forcément, à l’heure de vous voir vous lancer dans cette aventure, et nous préparer notre 4eme petit enfant, ce sont 36 ans de nos vies qui défilent. Car c’était du temps où on faisait nos petits de très bonne heure, et bien sur, la première, à 23 et 24 ans, c’était un tremblement qu’on oublie pas.
A peine arrivés de Montpellier vers le Périgord depuis juin 1982, à peine installés dans notre maison aménagée avec les frères, sœurs et beaufs, nous avions pendu la crémaillère au réveillon 1983, avant de partir dans la 4L turbo le 14 Janvier pour Périgueux. Papy et Mamy nous l’avait donné, de peur que notre vieille 4L à nous ne dépasse pas Brantôme. Et ce fut l’arrivée de Lucie, et je ne m’en suis toujours pas remis. Les premiers agneaux et les premiers lapins ont suivi de peu, et comme il y a prescription, je dois avouer en public que nos 2 premières filles, et surtout Lucie ont passé une bonne partie de leur vie de nourrisson, dans les cages à lapins pendant que leur mère cuniculicultrice s’occupait de l’élevage. Ce n’était pas très réglementaire, mais pas pire que les longues après midi seule dans le parc, avec pour toute surveillance le baby truc-interphone rassurant la mère. Pareil à la bergerie où nos filles ont pas mal goûté de la crotte de brebis pour se faire les premières dents.
La crotte de brebis et la bouillasse des flaques, c’est bien la seule chose que Lucie acceptait de partager avec Magali, car après ses premiers mots, guère après « papa, maman, et aussi brobis, dès l’arrivée de sa sœur, quelques jours avant ses 2 ans, son expression favorite était :« Tout pou Lucie », et les petites sœurs n’avaient qu’à bien se tenir… J’ai vu que maintenant, on offre aux petits aînés des bouquins et aux parents des formations pour mieux accueillir le petit second. Mais en ce temps là …., c’était avant Dolto.
Mais Lucie, très vite a pris le sens des responsabilités et de l’organisation, et j’ai un souvenir fort lorsque après 2 ans de travaux, une soudure malheureuse pour brûler et tout anéantir ; Lucie -3 ans -occupait sa sœur -1 an- dans les flaques des pompiers. Ses paroles de consolation de Lulu : « Pleure pas papa, tu reconstruiras avec des pierres » me firent le plus grand bien…
Plus tard, Lucie prit la conscience de son entrée dans le monde et la technologie des grands. Elle avait 9 ans, et nous étions en discussion avec la stagiaire « Purpan » de 20 ans, et là, la réflexion qui tue alors que j’allais sur mes 31 ans:« Dis, Papa, de ton temps, quand tu étais en stage, il y avait déjà des tracteurs? » Et bien oui ma fille je te redis que en 1977, en pleine guerre du Larzac, il y avait déjà des tracteurs !
Etre un jeune papa, ça a des avantages, par exemple quand la prof de musique dit à Lucie : « Je ne savais pas que tu avais un grand frère » (elle n’avait pas dû nettoyer ses lunettes ; la prof, pas Lucie…).
Par la suite, le parcours fut sans encombre au lycée international de Nontron, les camps MEJ, les vacances avec les nombreux cousins cousines rythmaient les étés.
Sans doute pour te rapprocher de ton papa, tu choisis de faire un brillant parcours à Purpan avec des expériences fortes, agricole et Picarde, puis au Canada, au Nicaragua, il y eu l’année Erasmus en Autriche, le stage de fin d’études filière « Pruneaux d’Agen. Lucie, tu clôtures ton parcours étudiant par 3 mois de marche vers St Jacques de Compostelle.
Enfin, c’est à cause –enfin, grâce à mon pote « conf’ » Jean Paul dont vous allez boire le vin que Lucie a eu son premier entretien d’embauche à Besançon et qu’elle est devenue Franc-comtoise. Et c’est par tes multiples amitiés, à l’Escale, au CAF, et dans la filière « porc » que nous nous trouvons ici.
Depuis, bien des années ont passé, et Jean Christophe, enfin, Bibi, (car depuis hier, j’ai appris que ses potes appellent JC comme ça, surement pour qu’on ne le confonde pas avec un autre barbu célèbre depuis plus de 2000 ans), donc, bibi, tu as pu apprécier la ténacité de Lulu son esprit organisé cherchant à tout maîtriser.
Donc, Bibi, tu as pris ton temps pour dire « oui » devant « JC », et je garde un souvenir ému de ce soir du 28 avr 2018,où pourtant encore à jeun, pendant le repas du mariage de tes nouveaux cousins, Primerose et Benoit, tu m’as demandé, presque dans les formes, la main de ma grande . Je te l’ai déjà dit, tu as fait un très bon choix, nous en sommes plus qu’heureux, nous vous souhaitons beaucoup de bonheur, et nous attendons avec beaucoup d’impatience le ou la futur(e) petit Bidal. Bonne route à vous, ça vaut le coup, avec les moments heureux, ou plus difficiles.
Pour nous, après un mariage « Chti », puis un mariage Lorrain, nous voilà à un mariage Franc-Comtois, et en plus, cette fois on joue à l’extérieur, et on est bien contents de visiter votre belle région et ses habitants sympathiques et accueillants. Avec le renfort des familles Garcin et Cadart, Je pense qu’on va passer une bonne soirée…
VIVES LES MARIES